Homepage
Images

Bolivian Kids
Niños de Bolivia

13 original pictures / 13 imágenes originales


Les photographies présentées ici ont été prises en avril et mai 2006 en Bolivie, où l’on cultive la coca depuis plusieurs milliers d’années. Mon voyage en Bolivie a été réalisé dans le cadre du programme de recherche "Production agricole de drogues illicites. Quelles entraves au développement?", financé par le ministère de la Recherche, que je coordonne avec Pierre-Arnaud Chouvy (CNRS-PRODIG).

Il n’est pas facile de se rendre dans les régions de production de coca (l’état des routes, notamment) moins encore de se promener dans les cocales (champs de coca), et de les photographier à loisir. Je n’y serais pas parvenu sans l’aide décisive de Nelson Carvajal, Johnny García, Eduardo Lima, Gloria Mamani et José Rojas, que je souhaite remercier ici.

Le monde entier a entendu parler de la coca (Erythroxylum coca) mais, même à l’heure de la mondialisation, la petite feuille verte cultivée par les paysans des Andes ne revêt pas, loin s’en faut, la même signification pour tout le monde. Certains d’entre nous se souviendront sans doute que la coca entre dans la composition d’une boisson sucrée américaine au succès planétaire. Une boisson à laquelle elle donne à la fois une partie de son nom et la forme si caractéristique de sa bouteille (modelée sur le fruit de la coca).

La majorité des Occidentaux savent plus sûrement que la coca est l’ingrédient d’une drogue illicite, elle aussi éponyme, dont le trafic mondialisé a fait couler beaucoup d’encre et de sang : la cocaïne.

En Occident, nous envisageons donc la coca non comme une denrée agricole mais, paradoxalement, avant tout comme l’ingrédient de deux produits de consommation de masse, plus ou moins addictifs... Nous ne la connaissons pour ainsi dire que partiellement car nous ne l’envisageons qu’au seul prisme, transformateur et déformant, de notre propre culture. En effet, tant le célèbre soda que la drogue illicite sont de purs produits de l’histoire récente de l’Occident : le premier a été inventé au XIXe siècle aux États-Unis, tandis que la seconde a été isolée pour la première fois en Allemagne à la même époque.

Nous avons oublié la petite feuille verte, que la plupart des Occidentaux seraient aujourd’hui bien en mal de reconnaître. La coca, la vraie, s’est pour nous effacée, comme absorbée par ces marchandises « modernes ». Au mieux, elle est dissoute dans le soda ; au pire, elle est dangereuse du fait de son association avec la cocaïne. Mais la coca, la vraie, ce n’est ni le soda, ni la cocaïne.

Dans les pays andins, et tout particulièrement en Bolivie, la coca c’est une toute autre histoire... Une histoire bien plus longue et profonde. Les premiers vestiges archéologiques attestant l’usage de la coca par les habitants des Andes remontent à 1000 ans avant l’ère chrétienne. En ces temps reculés, les hommes recherchaient déjà les multiples propriétés, notamment stimulantes et digestives, de la feuille, à laquelle il donnèrent un statut sacré et qu’ils inclurent dans nombre de leurs rites religieux. Certaines civilisations avaient même soigneusement organisé la culture de la coca dans des zones écologiques précises des contreforts orientaux des Andes – alliant chaleur, humidité et altitude (entre 1500 et 2000 mètres d’altitude) – appelées « Yungas ». C’est lorsqu’elle pousse dans de telles conditions que, dit-on, la coca est la meilleure. Mais la plante est également cultivée par certaines populations des plaines de l’Amazonie. La coca est peu à peu devenue un élément central de l’identité des nombreux peuples andins (et amazoniens). C’est ainsi qu’on peut qualifier la plupart des grandes civilisations des Andes, comme celle des Incas, de civilisations de la coca.

On ne s’étonnera donc pas qu’aujourd’hui en Bolivie (comme au Pérou), la culture, le commerce et la consommation de la coca restent entièrement légaux, quoique réglementés. Et s’il est vrai que la pauvreté pousse nombre de paysans à cultiver de la coca dans le but de la vendre à des trafiquants de cocaïne, tel n’est pas le cas de tous les cultivateurs. L’immense majorité d’entre eux disent qu'ils préfèreraient écouler leur coca auprès de commerçants légaux, afin qu’elle puisse être consommée traditionnellement, comme ils le font eux-mêmes : sous forme de feuilles « mâchées » ou encore d’infusion. Ils sont convaincus que la meilleure façon de lutter contre le trafic de drogues ce serait de développer le marché mondial des produits « non transformés » de la feuille de coca. « Nous n’aurions plus besoin de vendre aux narcotrafiquants », disent-ils.

Et si l’Occident leur donnait raison en (re)découvrant la feuille de coca à l’état naturel ?


Click on thumbnails to display full-size pics / Haga clic en las viñetas para ver las imágenes ampliadas

Sin-Futuro
1. No future?
Etarazama Kids
2. Eterazama kids
Santa-Cruz-Beggars
3. Santa Cruz beggars
Boleado-Cochabamba
4. Shoe-shine in Cochabamba
At Sacaba
5. At Sacaba
Coca Picker
6. Coca pickers
Eterazama-Family
7. Chapare family
Chipiriri Kid
8. Chipiriri kid
Cocha-Teleferico
9. Cocha teleférico

10. Santa Cruz food-market
Santa-Cruz-Kiosco
11. Santa Cruz quiosco
Quillaquollo
12. Quillaquollo

13. Altiplano

** All Pictures taken with a Konica Minolta Dimage A200 camera**

Top of page