Identifier les individus
Paris, juin 2006
ISBN
10 : 2-7246-0989-1
ISBN 13 :
978-2-7246-0989-9
SODIS : 951 828.5
Quatrième de couverture :
La biométrie est présentée
aujourd’hui comme la solution technologique la plus appropriée
pour faire face aux menaces inédites auxquelles l’Occident
est (ou serait) confronté. Dans ce contexte, ce livre vient rappeler
l’effort constant de l’État pour mieux identifier les
personnes à des fins policières, administratives et politiques.
De l’Ancien Régime à la France contemporaine, en passant
par la Troisième République et Vichy, l’ouvrage retrace
le cheminement mouvementé et les enjeux des processus d’identification.
Il montre que depuis la période absolutiste, l’État s’est
efforcé de fixer sur papier sa propre population, des marginaux jusqu’aux
citoyens les mieux intégrés.
Les auteurs font également la lumière sur les pratiques d’encartement
de certaines catégories d’individus, dans l’URSS stalinienne
ou la France des Trente Glorieuses. On retiendra le cas des étrangers,
dont la mise à l’écart administrative contribue à délimiter
l’espace national tout autant qu’à prévenir de
supposés périls.
Des initiatives régionalistes au refus britannique d’une mise
en carte des citoyens, les résistances ont été constantes.
Ainsi, la défiance envers l’encartement paraît-elle plus
que jamais d’actualité, à l’heure où la
traçabilité des personnes sur internet et l’apparition
de la biométrie s’imposent comme des exigences sécuritaires.
Sommaire
Introduction
• Des identités biométrisées
• Contrôler, nationaliser, incarner
• Un regard pluriel
I - Genèse d'une pratique
CHAPITRE 1 / L'IDENTIFICATION DES PERSONNES
Gérard Noiriel
• Un nouveau paradigme
• Un nouveau regard sur l’État
CHAPITRE 2 / L’ENCARTEMENENT, DE L’ANCIEN RÉGIME À L’EMPIRE
Vincent Denis
• Genèse de l’encartement à l’époque moderne
• L’invention des papiers
• L’impact des papiers jusqu’à la Révolution française
CHAPITRE 3 / LA « CARTE D’IDENTITÉ DE FRANÇAIS » SOUS VICHY
Pierre Piazza
• Une filiation technique avec la Troisième République
• Une rupture avec la logique républicaine
II - L'État en action
CHAPITRE 4 / MÉDECINS HYGIÉNISTES ET MISE EN CARTE DES ÉTRANGERS (1925-1940)
Benoît Larbiou
• L’encartement de l’état de santé
• L’encartement des caractéristiques biologiques
CHAPITRE 5 / LOGIQUE DE POLICE ET DROIT DE SÉJOUR DES ÉTRANGERS (1945-1975)
Alexis Spire
• Le contrôle du séjour
• Le maintien de l’ordre social et politique
• Transformations de la logique de police
CHAPITRE 6 / LE PASSEPORT INTÉRIEUR SOVIÉTIQUE À L’ÉPOQUE STALINIENNE
Nathalie Moine
• Une extension des exigences de contrôle
• Une inflation des catégories ciblées
• Réformer un système trop complexe
CHAPITRE 7 / ENCARTEMENT ET CONTRÔLES D’IDENTITÉ
Vincent Tchen
• Des contrôles animés par des finalités propres
• Statuts juridiques et finalités des contrôles
III - Résistances et perspectives
CHAPITRE 8 / LES CARTES D’IDENTITÉ RÉGIONALISTES
Xavier Crettiez
• Une initiative ambiguë
• Le rapport vécu à la carte
CHAPITRE 9 / L’EXCEPTION BRITANNIQUE, L’IDENTITÉ NON-ÉCRITE
Carlos Miguel Pimentel
• Le projet Major : une carte de crédit d’État
• Le projet Blair : une carte sans contrôle d’identité
• Les libertés anglaises contre l’État inquisiteur
• Du droit non écrit à l’identité non écrit
CHAPITRE 10 / L’ENCARTEMENT, RÉPONSE AU TERRORISME (FRANCE / GRANDE-BRETAGNE) ?
• La carte d’identité enrôlée dans la lutte antiterroriste
• Un instrument en inadéquation avec l’objectif affiché ?
• Les avatars de la légitimation par le terrorisme
CHAPITRE 11 / LE VISA SCHENGEN ET LE RECOURS À LA BIOMÉTRIE
Didier Bigo
• Le visa Schengen et le rapport à la « frontière mobile »
• La mise à l’écart des étrangers
• Lèpre, peste et ban-optique
CHAPITRE 12 / LA BIOMÉTRISATION DES IDENTITÉS
CHAPITRE 13 / LE REPÉRAGE PAR LA TRACE ÉLECTRONIQUE
Thierry Leterre
• Quel modèle d’approche ?
• Territoires, mouvement, identités
• Traces et contrôles
Conclusion / Entre logique d'identification et résistance identitaire
Yves Poirmeur
• L’idéal de l’encartement
• Les résistances à l’encartement
Bibliographie
* Xavier Crettiez, directeur du CARPO, est professeur de science politique à l'Université de Versailles Saint-Quentin (UVSQ).
* Pierre Piazza, docteur en science politique, est maître de conférence à l'Université de Cergy-Pontoise.
Ont contribué à cet ouvrage : Didier Bigo, Vincent Denis, Laurent Laniel, Benoît Larbiou, Thierry Leterre, Nathalie Moine, Gérard Noiriel, Carlos Miguel Pimentel, Yves Poirmeur, Alexis Spire, Vincent Tchen.