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Les drogues illicites en Europe et dans le monde

Données (officielles) essentielles

OEDT AR 2006

 


Ce document est un résumé des principales données officielles (production, trafic, consommation) sur le phénomène des drogues en Europe et dans le monde. Ces données sont extraites des deux derniers rapports de l'Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT) et de l'Office des Nations unies sur la drogue et le crime (UNODC) , les deux publications les plus récentes en la matière (novembre 2007).

La consultation de ce document permet d'obtenir rapidement les données essentielles (c'est à dire sans avoir à les chercher au sein de volumineux rapports).


1. EUROPE

Sauf indication contraire, les données présentées ici sont issues du Rapport annuel 2006 de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OEDT – European Monitoring Centre for Drugs and Drug Addiction, EMCDDA) portant la plupart du temps sur des données de la période quinquennale 1999-2004.

 

CANNABIS

i) Production et trafic

Haschisch : En 2004, 120 500 ha de cannabis (« kif ») étaient cultivés au Maroc, pour une production potentielle de 2 760 tonnes de haschisch ou résine de cannabis (ONU). Les autres pays cités comme source de haschisch pour le marché de l’UE sont : Albanie, Portugal, Sénégal, Afghanistan, Pakistan, Asie centrale.

En 2004, on estime que 275 000 saisies de résine de cannabis ont été effectuées en Europe, pour un total de 1087 t. Les trois pays réalisant le plus de saisies sont, dans l’ordre : Espagne, France, Royaume-Uni. L’Europe occidentale et centrale a réalisé 74% des saisies mondiales de résine (1 471 t saisies dans le monde). L’Asie Sud-Ouest, les Proche et Moyen-Orient viennent en seconde position avec 19% des saisies mondiales de résine.

La majorité de la résine de cannabis consommée en Europe provient du Maroc. Elle entre en Europe principalement par l’Espagne. Les Pays-Bas sont un centre de distribution important vers les autres pays de l’UE.

Tendance

**La quantité totale de résine saisie a augmenté entre 1999 et 2004, bien qu’un recul soit constaté en 2004 partout sauf en Espagne.

Herbe : la production mondiale estimée à 40 000 t en 2003 (ONU). Les saisies effectuées sur le territoire de UE proviennent de divers pays : Pays-Bas, Albanie, Angola, Afrique du Sud, Jamaïque, Thaïlande. Mais il existe une production (non quantifiée) au sein de l’UE elle-même.

130 000 saisies d’herbe sont estimées avoir été effectuées dans l’UE en 2004, portant sur 71 t au total, pour la plupart au Royaume-Uni. Au niveau mondial, l’herbe est saisie principalement en Amérique du Nord (54%) et en Afrique (31%).

Tendance

**Le nombre des saisies d’herbe est en hausse constante depuis 1999 mais les quantités saisies diminuent depuis 2001. Toutefois, du fait que les données britanniques et néerlandaises portant sur l’année 2004 n’étaient pas disponibles au moment de la rédaction du rapport, cette analyse doit être prise avec prudence.

**Le nombre de saisies de plants de cannabis augmente depuis 1999, c’est la Turquie qui en saisit le plus (22 millions de plants et 9,5 t de plants « récupérés » en 2004 dans l’UE).

Prix : En moyenne, au sein de l’UE, le gramme de dérivé du cannabis oscillait entre 5 euros et 10 euros.

**Les prix de la résine ont chuté partout entre 1999 et 2004, sauf en Allemagne et en Espagne (stables). Il en a été de même pour l’herbe, sauf aux Pays-Bas et Espagne.

ii) Consommation

Le cannabis est la substance la plus consommée en Europe. La prévalence de la consommation s’établit comme suit :

- 12 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans en ont consommé au moins une fois durant les 30 derniers jours, soit 4% de la population européenne des 15-64 ans. Les trois pays les plus consommateurs sont dans l’ordre : Espagne, Royaume-Uni, République tchèque .

- 22,5 millions (15-64 ans) en ont consommé au moins une fois durant les 12 derniers mois, soit 7% de la population totale des 15-64 ans.

- 65 millions (15 et 64 ans) en ont consommé au moins une fois dans leur vie, soit 20% de la population totale des 15-64 ans.

Certaines données (incomplètes) laissent penser que 3 millions d’Européens (1% des 15-64) sont des usagers quotidiens.

La consommation de cannabis est concentrée chez les jeunes (15-24 ans) et chez les hommes.

 

AMPHÉTAMINES, ECSTASY et AUTRES SUBSTANCES PSYCHOACTIVES

i) Offre et disponibilité

Amphétamines : l’Europe centrale et occidentale concentre la production mondiale d’amphétamine, en particulier : Belgique, Pays-Bas, Pologne. Mais aussi Estonie, Lituanie, Bulgarie et, dans une moindre mesure : Allemagne, Espagne et Norvège.

Le trafic est essentiellement intra-européen : les amphétamines consommées au sein de l’EU proviennent de Belgique, des Pays-Bas et de Pologne. Les amphétamines consommées dans les pays scandinaves, proviennent d’Estonie et de Lituanie.

90% des 6 tonnes d’amphétamines saisies dans le monde en 2004 l’ont été en Europe.

En dehors d’Europe, les amphétamines sont surtout fabriquées en Amérique du Nord et Océanie.

En 2004 : 33 000 saisies d’amphétamines, représentant 5,2 tonnes et 9,6 millions d’unités, ont été effectuées dans l’UE. Le Royaume-Uni est, depuis longtemps, le plus gros saisisseur mondial d’amphétamines (« speed »).

Tendance

**Le nombre total et le volume total des saisies ont augmenté dans l’UE depuis 1999.

Méthamphétamine : En Europe, la production de méthamphétamine est en grande partie limitée à la République tchèque, où elle est produite depuis les années 1980 sous le nom de « Pervitine », mais une production a été signalée en 2004 en Slovaquie et en Bulgarie.

La production tchèque est destinée avant tout au marché tchèque, mais il existe un trafic vers l’Allemagne, l’Autriche et la Slovaquie.

Divers pays déclarent des saisies de méthamphétamine en 2004. La Norvège est le plus gros saisisseur européen en nombre et volume.

Ecstasy : L’Europe est le principal producteur mondial. Les Pays-Bas sont le premier producteur européen et mondial, mais des laboratoires ont été démantelés en Belgique, Estonie, Espagne et Norvège.

Le trafic est concentré en Europe occidentale, mais il s’est répandu dans le monde au cours ces dernières années. 8,5 tonnes d’ecstasy ont été saisies dans le monde en 2004, dont 50% en Europe occidentale et centrale.

24 000 saisies ont été effectuées en 2004 en Europe, pour 28,3 millions de comprimés.

Tendance

**La tendance des saisies en nombre sur la période 1999-2004 est : croissance rapide de 1999 à 2001, puis baisse en 2002-2003, puis hausse en 2004.

Les prix de l'ecstasy ont globalement baissé dans l’UE sur la période 1999-2004.

ii) Consommation

Les amphétamines et l’ecstasy sont les substances illicites les plus consommées sur le territoire de l’UE après le cannabis. Cependant, la consommation n’est élevée que dans 3 pays : République tchèque, Royaume-Uni et Estonie.

Amphétamines : En moyenne près de 10 millions (3%) des adultes européens (15-64 ans) ont consommé des amphétamines une fois dans la vie ; plus de deux millions (0,6% des 15-64 ans) en ont consommé au cours des 12 derniers mois.

Ecstasy:  en moyenne, 8,5 millions des 15-64 ans ont consommé de l’ecstasy une fois dans leur vie ; 3 millions dans 12 derniers mois.

Tendance

**La consommation d’amphétamines et d’ecstasy, qui avait fortement augmenté récemment, pourrait être en train de se stabiliser, voire de décroître.

 

COCAÏNE ET CRACK

i) Offre et disponibilité

Le trafic de cocaïne est le plus intense après celui du cannabis.

L’Europe centrale et occidentale est la troisième région de saisies après l’Amérique du Sud et l’Amérique du Nord.

Les principaux points d’entrée restent l’Espagne, les Pays-Bas et le Portugal, suivis de la Belgique, la France et du Royaume-Uni.

L’Espagne et les Pays-Bas sont d’importants centres de distribution au sein de l’UE, mais les contrôles accrus dans ces deux pays pourraient pousser au développement d’itinéraires alternatifs via l’Afrique et l’Europe orientale et centrale.

En 2004, plus de 64 000 saisies, soit 74 t de cocaïne, ont été effectuées sur le territoire de l’UE. L’Espagne a effectué la moitié des saisies en nombre et en volume.

Tendance

**Le nombre et le volume des saisies de cocaïne ont augmenté (en continu ou en tendance) sur 1999-2004.

Prix : de 41 euros le gramme (Belgique) à 100 euros le gramme (Chypre, Roumanie, Norvège).

Tendance

** les prix moyens ont baissé sur la période 1999-2004.

Pureté : entre 24% (Danemark) et 80% (Pologne). Dans la plupart des pays, la pureté oscille entre 40% et 65%.

ii) Consommation

Près de 10 millions d’européens (15-64 ans) ont consommé de la cocaïne 1 fois dans leur vie (3% des adultes).

Près de 3,5 millions en ont consommé au cours des 12 derniers mois (1%)

La prévalence au cours des 12 derniers mois est la plus forte chez les 15-24 ans, surtout à partir de 20 ans.

Tendance

**Il est difficile de dégager une tendance d’ensemble car les données disponibles sont imparfaites et insuffisantes. Une certaine stabilisation pourrait toutefois se dessiner après de fortes hausses dans les années 1990.

 

HEROÏNE

i) Offre et disponibilité

Deux formes d’héroïne sont disponibles en Europe : la brune (afghane), qui est la plus courante ; et la blanche (Asie du Sud-Est) moins courante et plus chère.

En outre, dans certains pays de l’Est (Pologne) et baltes (Lituanie), la paille de pavot et/ou des concentrés d’opiacés obtenus à partir du pavot font l’objet d’un trafic et d’une consommation. Il existe une “héroïne polonaise”.

Deux axes principaux du trafic :

a) La Route des Balkans et ses deux sous-routes septentrionale et méridionale. Les saisies suggèrent que la route méridionale est désormais aussi importante en volume que la septentrionale.

b) La « Route de la soie » : Asie Centrale, Caspienne, Russie, Belarus, Ukraine vers l’Estonie, Lettonie, Scandinavie et Allemagne.

En 2004, 46 000 saisies ont été réalisées dans l’UE, représentant 19 t d’héroïne au total. Le Royaume-Uni est le premier saisisseur en nombre, la Turquie en volume. L’Allemagne et l’Italie sont aussi de gros saisisseurs.

L’Europe est la 2ème région de saisie au monde (40% du total mondial en 2004), après l’Asie.

Tendance

** La tendance 1999-2004 est à la hausse des saisies malgré des fluctuations. En 2004, une forte hausse a été constatée du fait de grosses saisies effectuées en Turquie.

Prix : En moyenne, on constate une baisse des prix dans la plupart des pays, mais de fortes disparités existent (de 12 euros le gramme en Turquie à 141 euros en Suède pour l’héroïne brune)

Pureté : trop de fluctuations empêchent l’émergence d’une tendance.

ii) Consommation

Les modes de consommation commencent à se diversifier, surtout du fait de l’émergence de la polyconsommation.

Les taux d’usage problématique les plus élevés se trouvent en Irlande, Italie, Luxembourg, Malte et Autriche (entre 5 et 8 cas pour 1 000 adultes).

La prévalence moyenne dans l’UE oscille entre 2 et 8 cas pour 1 000 adultes.

Tendance

**L’incidence de l’usage problématique diminue lentement dans l’UE, donc la prévalence devrait baisser dans un avenir proche.

 

CRIMINALITÉ

Entre 1999 et 2004 on constate une augmentation des « cas signalés » d’infractions aux législations antidrogue dans tous les pays de l’UE sauf en Italie et au Portugal. Ls « cas signalés » ont même doublé durant la période en Estonie, Lituanie, Hongrie et Pologne.

La majorité des cas concernent l’usage de drogues ou la possession en vue de consommation : de 61% en Pologne à 90% en Autriche.

Dans 4 pays (Rép. tchèque, Luxembourg, Pays-Bas et Turquie), la plupart des infractions rapportées ont trait à la vente ou au trafic : de 48% des cas au Luxembourg à 93% en République tchèque.

Dans la plupart des pays, c’est le cannabis qui est la substance le plus souvent impliquée. Entre 2003 et 2004, la proportion du cannabis dans les infractions a chuté dans la plupart des pays déclarants.

Dans la plupart des pays (sauf Suède, Belgique, Autriche et Slovénie) le nombre des cas signalés et/ou le pourcentage (sur l’ensemble des infractions drogue) des infractions liés à l’héroïne ont baissé.

Pour la cocaïne, c’est l’inverse qui se produit : tous les pays, sauf la Bulgarie, font état d’une hausse du nombre de cas et/ou du pourcentage.

 


 

2. MONDE

Les données présentées ici proviennent du World Drug Report 2007 (UNODC), sauf les chiffres concernant la situation en Afghanistan en 2007 (Afghanistan Opium Survey 2007, UNODC).

 

CONSOMMATION

Toutes drogues illicites confondues, il y aurait en 2005/2006 :

- 25 million d’usagers de drogues à problème (« problem drug users ») dans le monde (soit 0.6% de la population mondiale âgée de 15 à 64 ans, cette population comprenant 4,177 milliards de personnes)

- 110 million d’usagers dans les 30 derniers jours (2,6%)

- 200 millions d’usagers dans les 12 derniers mois (4,8%)

Par drogue, en 2005/06, le World Drug Report, donne les prévalences annuelles (consommation au cours des 12 derniers mois) suivantes :

- Cannabis : 158,8 millions d’usagers (3,8%)

- Amphétamines : 24,9 millions d’usagers (0,6%)

- Opiacés : 15, 6 millions d’usagers (0,4%)

- dont héroïne : 11,1 millions d’usagers (0,3%)

- Cocaïne : 14,3 millions d’usagers (0,3%)

- Ecstasy : 8,6 millions d’usagers (0,2%)

Tendance

** La prévalence annuelle reste stable pour la troisième année consécutive.

 

PRODUCTION

i) PAVOT, OPIUM (après éradication)

L’Afghanistan est de très loin le premier producteur mondial. En 2007, 193 000 hectares ont été cultivés en pavot en Afghanistan, pour une production totale record de 8 200 tonnes d’opium [soit environ 820 t d’héroïne], soit 93% du total mondial.

Ceci représente une augmentation de 17% de la surface, et de 34% du volume d’opium par rapport à 2006 (165 000 ha et 6100 t), du fait de conditions météorologiques particulièrement favorables résultant en une augmentation du rendement.

La production d’opium est particulièrement prévalente dans les 5 provinces du sud-ouest, frontalières du Pakistan, qui ensemble produisent 5 744 t d’opium. 50% de la production nationale afghane est concentrée dans la seule province (sud-ouest) d’Helmand (où les Taliban sont très présents). L’Helmand est désormais le premier producteur agricole au monde de drogues illicites, produisant à elle seule plus que la Colombie ou le Maroc ou la Birmanie.

Le second producteur mondial de pavot et d’opium reste la Birmanie, avec 21 500 ha et 315 t en 2006. Mais la surface en pavot birmane a été divisée par presque 3 depuis 2000 (108 00 ha de pavot en 2000) et par presque 5 depuis 1990 (150 000 ha en 1990).

Au Laos, la baisse de la culture du pavot a été encore plus spectaculaire qu’en Birmanie : 19 000 ha en 2000 ; 2 500 ha en 2006.

De manière générale, la production d’opium a chuté de façon spectaculaire dans l’ensemble du Triangle d’Or : 335 t en 2006 ; 1 260 t en 2000 ; 1 933 t en 1990. Ce qui fait dire à Antonio Maria Costa, secrétaire général de l’UNODC, que l’Asie du Sud-Est est « pratiquement libre d’opium » (« practically opium-free »). [Les prudents attendront de voir si cette « quasi liberté » se confirme dans les années qui suivent].

Si bien que le troisième producteur mondial de pavot/opium est désormais le Mexique (pas de chiffre en 2006 ; 3 300 ha et 71 t en 2005).

Le Pakistan est devenu 4ème producteur mondial de pavot/opium, du fait d’une résurgence de la production de pavot (260 ha en 2000, 1 545 ha en 2006). La Colombie est le 5ème producteur mondial de pavot/opium.

Tendance

** On retiendra la baisse globale de la surface plantée en pavot dans le monde depuis le début des années 1990 et sa concentration quasi exclusive en Afghanistan. Mais cette réduction de surface s’accompagne d’une hausse en volume d’opium (+ 43% entre 2005 et 2006), du fait d’une amélioration des rendements, d’après l’UNODC.

ii) COCA, COCAÏNE (après éradication)

Le premier producteur mondial de feuilles de coca et de cocaïne reste de loin la Colombie. Les derniers chiffres disponibles portent sur 2006 : 78 000 ha de cocaïer et 610 tonnes de cocaïne (contre 86 000 ha et 640 t en 2005). On constate une baisse de la production colombienne depuis 2000 (163 000 ha ; 695 t).

Le deuxième producteur de coca/cocaïne est le Pérou, avec 51 400 ha et 280 t en 2006. La production est en augmentation.

Le troisième producteur est la Bolivie, avec 27 500 ha et 94 t. La production est en augmentation.

Globalement, les trois pays andins ont produit en 2006 : 984 tonnes de cocaïne pour 156 900 ha cultivés.

Tendance

** On note une stabilité dans la production globale andine de feuilles de coca depuis 2003 (autour de 160 000 ha). La baisse en Colombie est à peu près compensée par les hausses en Bolivie et au Pérou sur la période 2003-2006. Mais il y a une baisse globale depuis les niveaux record atteints en 2000 et en 1990 (221 000 ha et 211 000 ha, respectivement), et une légère baisse entre 2005 (159 600 ha) et 2006 (156 900 ha).

** En revanche, en ce qui concerne la cocaïne, on constate une légère hausse : depuis le record de 2004 (où 1008 t furent produites), les productions annuelles se maintiennent dans une fourchette de 900/1000 tonnes, un niveau plus élevé que la fourchette de 800/900 t annuellement produites entre 1990 et 2003.

iii) CANNABIS

Le cannabis serait cultivé dans 172 pays au moins (soit la quasi-totalité des pays du monde).

Au niveau mondial, on estime que 42 000 t d’herbe de cannabis ont été produites sur 530 000 ha en 2005 (45 000 t en 2004). [Signalons que cette estimation est très incertaine.]

En ce qui concerne le haschisch, le premier producteur mondial est le Maroc avec 76 400 ha cultivés en cannabis (« kif ») et 1 070 tonnes de haschisch estimées en 2005 (le Morocco Cannabis Survey 2005, on donne 72 500 ha et 1 066 t pour 2005) (pas de chiffres pour 2006), soit une forte baisse depuis la première étude de l’UNODC au Maroc portant sur 2003 (134 000 ha et 3 080 t). Cette baisse serait explicable principalement par la campagne d’éradication du gouvernement marocain dans le Rif.

Les autres « pays sources » de haschisch sont : l’Afghanistan (prod. en hausse de 30 000 ha en 2004/05 à 50 000 ha en 2005/06), le Pakistan, l’Inde, le Népal, les « pays d’Asie centrale », les Pays-Bas (production ou réexportation ?), l’Albanie (production ou réexportation ?), la Jamaïque (1er producteur américain de haschisch), le Paraguay et Liban/Égypte.

D’après les estimations (à prendre avec beaucoup de précautions) de l’UNODC, un total de 6 600 tonnes de résine de cannabis aurait été produit dans le monde en 2005 (7 500 t en 2004).

Tendance

**L’UNODC dit que le marché mondial du cannabis « a probablement cessé de grandir » en 2005, en soulignant les difficultés de mesurer ce genre de choses et l’incertitude quant à la durabilité de cette tendance…

iv) STIMULANTS DE TYPE AMPHÉTAMINE (AMPHETAMINE-TYPE STIMULANTS – ATS)

La production mondiale en 2005 était estimée à 480 tonnes, dont

- 110 t d’ecstasy ;

- 290 t de méthamphétamine ; et

- 80 t d’amphétamine.

La production d’ATS au niveau mondial est concentrée en Amérique du Nord (surtout méthamphétamine et ecstasy), Asie du Sud-Est (méthamphétamine en Birmanie), Asie de l’Est, Europe (surtout amphétamine et ecstasy), Océanie et Afrique australe.

Tendance

** Le World Drug Report dit que ce niveau de production à un peu moins de 500 t est relativement stable depuis quelques années.

 

SAISIES

En 2005, un total de 1,5 millions de saisies effectuées dans le monde, toutes drogues confondues, ont été portées à la connaissance de l’UNODC, ventilées par drogue comme suit :

- 57% de saisies de produits cannabiques, soit 9 700 tonnes (dont 5 947 t d’herbe ou de résine de cannabis) ;

- 17% d’opiacés, dont 14% d’héroïne, soit 125 t d’équivalent héroïne ;

- 12% d’ATS, soit 43 t, dont

- 5,5% de méthamphétamine
- 2.5% d’amphétamine
- 2% d’ecstasy
- 2% autres (Captagon, Maxiton, ephedrone, etc.) ;

- 9% de produits de la coca, dont 8% de cocaïne, soit 752 t de cocaïne ;

- 4% d’autres drogues (khat, méthaqualone, LSD, etc.) ;

- 1% de « depressants ».

Tendance

** Il faut noter surtout une forte augmentation des saisies de cocaïne depuis 2002, reflétant la diffusion croissante de cette drogue dans le monde. Le nombre de pays rapportant des saisies de cocaïne ne cesse d’augmenter. Les saisies des autres drogues restent peu ou prou stables (mais avec des disparités régionales).

 

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